Pendant la guerre en Syrie, une famille reste cloitrée dans l'appartement de son immeuble, complétement déserté. Le quotidien se déroule à l'épreuve de toutes les pénuries, sous les tirs des snipers, le bruit des bombes et la menace des milices.
Une famille syrienne raconte le quotidien d'une petite dizaine de personnes dans l'appartement d'Oum Yazan, la propriétaire d'un appartement quelque part en Syrie. Celle ci héberge des proches mais aussi des voisins.
Le film raconte les pénuries (l'eau) et l'insécurité permanente (les snipers postés aux alentours qui prennent pour cible indistinctement toutes les personnes qui marchent dans les rue) et les exactions de tout ordre. Même calfeutrée dans un appartement, cette famille subira l'assaut de 2 hommes d'une milice qui violeront l'une des occupantes des lieux. Le film ne montre aucune image de guerre ou de combats.
Ce qui est déséspérement triste dans ce huis clos, c'est son coté ordinaire et inéluctable. L'enfer que subissent les civils dans un pays en guerre est ici parfaitement mis en exergue. Cela est vrai pour des tas de gens en Syrie à l'heure actuelle mais a probablement toujours été vrai pour tous les pays en guerre comptant en leur sein des civils "coincés entre 2 feux" quand la bataille fait rage. Le réalisateur Philippe Van Leeuw filme ce quotidien avec une précision chirurgicale et inflige au spectateur des images très inconfortables, de par leur caractère glauque et inique. La monstruosité des situations est très bien rendue, notamment grâce à des plans serrés sur les visages des protagonistes. Lorsque l'ordre public ne règne plus parce que l'Etat ne peut plus le garantir, les derniers verrous de la civilisation sautent et l'homme redevient un loup pour son prochain.
Saluons le coté objectif de ce métrage à l'heure où tout a été dit sur ceux qui portent les responsabilités d'un conflit qui a fait plusieurs centaines de milliers de victimes et des millions de déplacés.
Ma note: 7/10