Pierre Drieu la Rochelle est un immense auteur, et j'ai beau avoir une certaine sympathie pour Pierre Granier-Deferre, il n'était manifestement pas l'homme de la situation. Car si Louis Malle avait réussi une œuvre majeure en réalisant « Le Feu follet », nous en sommes loin concernant « Une femme à sa fenêtre ». Pourtant on sent d'emblée les bonnes intentions : une période historique captivante, des personnages complexes, un montage qui l'est tout autant... Hélas, ça ne prend pas vraiment. D'abord, si vous n'êtes pas familiers avec l'époque, on ne comprend parfois quasiment rien, celle-ci étant souvent très mal expliquée. De plus, la construction, se voulant habile, nous embrouille encore plus, si bien que pendant un bon bout de temps nous sommes totalement paumés. Heureusement, le récit devient un peu plus lisible ensuite et on finit par avoir une idée plus nette des événements. Autre satisfaction : le réalisateur ponctue le film de plusieurs scènes où les personnages prennent le temps de se parler, de s'expliquer, donnant à celui-ci une humanité, une justesse plutôt convenable.
Reste que l'histoire d'amour au cœur du récit n'est pas très crédible, malgré une Romy Schneider resplendissante face à un Victor Lanoux peu dans son élément, largement dominé par ses homologues masculins Philippe Noiret et Umberto Orsini. Bref, de belles choses et de beaucoup moins convaincantes, à l'image d'un dénouement mélodramatique à souhait manquant hélas de justesse et de clarté. Plutôt décevant.