Passée une très jolie maquette qui introduit le décor, le premier acte de « The Lady Vanishes » tient pratiquement de la comédie. Avec cette présentation des personnages, qui se retrouvent coincés dans un hôtel d’un pays fictif d’Europe centrale. On y verra divers chassés croisés, et des situations amusantes. Dont ces deux amateurs de cricket, portrait drolatique mais réaliste et toujours d’actualité du touriste britannique dans sa splendeur.
Puis on rentre dans le vif du sujet. Un huis-clos dans un train. Et une héroïne qui, à son réveil, ne retrouve plus la dame avec qui elle a sympathisé dans le compartiment. Problème : personne ne peut confirmer que la dame était bien à bord. Hallucination due à un choc ou complot d’envergure ?
Un mystère intrigant, qui fonctionne encore très bien plus de 80 ans après sa sortie. Hitchcock gère en légèreté et en suspense ce high concept qui sera repris par d’autres (« Flightplan » pour ne citer que lui). Il exploite bien son décor de train, à la fois fermé mais mouvant, et tout ce qu’il y a derrière. Les acteurs sont plaisant à voir. Dont Michael Redgrave (le père de Vanessa) dans son premier rôle au cinéma.
Et puis, même en se cachant derrière un pays fictif, il n’est pas difficile de déceler ici une portée politique. Les méchants étant une représentation à peine voilée de l’Allemagne nazie.
Je reprocherai juste une résolution dévoilée un peu vite, mais qui n’enlève rien à la qualité du dernier acte.