Avant de rentrer dans le vif du sujet et la disparition dans un train de l'énigmatique miss Froy, Hitchcock présente sous une apparence ouvertement fantaisiste les différents intervenants de l'intrigue à venir.
Dans un pays perdu des Balkans, l'hôtel rustique où chacun passe la nuit en attendant le départ du train est une véritable scène comique où s'entremêlent de brefs et cocasses portraits, des bons mots et des plans ou allusions tout à fait grivois. En fait, l'intrigue ne se départira jamais de cet humour si ce n'est, peut-être, au moment de la résolution de l'affaire, qui ne sera pas sans une certaine brutalité.
Le dernier film de sa période britannique identifie clairement, par les thèmes et par le style, l'auteur Hitchcock. Un homme et une femme, associés par les circonstances, sont au coeur d'un ténébreux complot dont les membres nient que la voyageuse disparue ait jamais existé.
Par sa nature et par le cadre dépaysant et mystérieux de l'Europe centrale, l'affaire n'est pas sans rappeler une aventure à la Tintin. Son dénouement -accessoire- n'a pas tant d'intérêt que la manière et le style de la mise en scène.