"Une Femme Douce" tranche dans l'exceptionnelle filmographie de Bresson par son étrange douceur, qui témoigne de la volonté du grand réalisateur de se noyer pour une fois dans une songerie mélancolique émouvante : la femme est ici sublime (c'est Dominique Sanda, pour la première fois, et elle ne sera jamais aussi radieuse), mais "Une Femme Douce" s’inscrit - comme tous les autres Bresson, implacables machines à frapper les sens - comme une nouvelle blessure, une infinie passion dans notre mémoire de spectateur. La distance et l'atonalité caractéristiques du style du maître gagnent ici, sans doute par la proximité d'un sujet plus "quotidien", une évidence nouvelle, absolument bouleversante. [Critique écrite en 1981]