Un petit film recommandable qui doit beaucoup à l'habileté de sa réalisatrice, Cécile Ducrocq, et au talent de son actrice principale, Laure Calamy. La première filme le plus simplement du monde le plus vieux métier du monde, n'entretenant aucun effet de sidération ou de surprise digne de mes premières lignes litigieuses quant à l'activité de la protagoniste. Son film n'est jamais racoleur ni misérabiliste, tout au contraire, la cinéaste pose un regard plein d'humanité et d'intelligence sur ses personnages, s'autorise même quelques touches d'humour, amenant une légèreté bienvenue, nourrit aussi son œuvre délicatement engagée de détails bien sentis qui sonnent vrai, et se permet même de consacrer une courte parenthèse, quant à elle quasi déconnectée de la réalité du contexte choisi, exploitant sans détour le potentiel érotique de sa talentueuse actrice. Ce dernier choix, osé, passe sans souci car Une femme du monde n'est guère un film sur la prostitution – quand bien même il a pour effet de sensibiliser sur sa situation légale hypocrite et très chelou dans notre pays –, il s'agit avant tout de l'assez beau portrait d'une femme, courageuse et digne, devant surmonter d'immenses difficultés, et donc d'une mère, aimante et résolue, confrontée à de sacrés tourments moraux. Peu d'actrices françaises actuelles auraient pu relever le défi et su incarner un tel rôle de façon si naturelle et juste. Nul doute que celui-ci a été écrit pour Laure Calamy, déjà à l'affiche d'un précédent court métrage de la réalisatrice intitulé La Contre-allée, autre chronique de la prostitution. Crédible, solaire, belle et pleine de vie, celle que l'on avait découverte dans Un Monde sans femmes est parfaite dans Une Femme du monde. Elle donne de sa personne, porte avec force et énergie ce film simple, modeste et, ma foi, plutôt réussi....lire la critique en intégralité ici.