Réalisée par le vétéran Hiroshi Shimizu, cette petite production de la Shôchiku propose une variation plutôt habile entre comédie sentimentale et burlesque.
Entre une intrigue légère basée sur la résolution d’une affaire de larcins commis dans différentes auberge où exercent un masseur aveugle, qui lui ne manie pas le sabre, mais une cane lui servant à se déplacer, tentant de séduire une jeune femme qu’il croise sur son chemin et qu’il reconnaît à son parfum, le principal intérêt de cette œuvre modeste est de parvenir à user à merveille des procédés de dilatation du temps à la manière d’un Ozu en réussissant quelques plans de toute beauté où les personnages usent de leur stratagème pour tenter de séduire, d’usurper ou de chercher une fuite en avant.
Agrémenté de quelques scènes qui prêtent à gentiment sourire, le film prend de la hauteur quand entre en scène la jolie héroïne, interprétée par Mieko Takamine, toute en sensualité. Un joli portrait de femme que n’aurait pas désavoué Mizoguchi.
Si l’on fait abstraction de son scénario étriqué, ce petit film ayant l’avantage de ne durer qu’un peu plus d’une heure, on en ressort troublé par la beauté magnétique d’une actrice qui passe dans ce film comme une sorte d’idéal de désir insaisissable.