Pourquoi toujours oublier le titre ?
J'ai enfin découvert Cassavetes avec ce film qui m'a incontestablement troublé. Mais ce qui m'a plus encore troublé c'est la comparaison de mon ressenti à ceux rapportés ici (sur SC) comme ailleurs. Car je n'ai point vu dans ce film une transcription cinématographique habile des hauts et des bas qui constituent le quotidien banal de gens somme toute ordinaires.
Bien au contraire, et à l'opposé en fait, Une femme sous influence m'est apparu comme une très juste réflexion sur la façon dont l'homme (au sens large) peut répondre/faire face à la chose absolument "extra-ordinaire" qu'est la folie d'une femme et d'une mère de famille.
Et là où Cassavetes me parait brillant, c'est qu'il parvient à montrer un très bel échantillon de la palette de ces réponses, allant de la pitié au rejet, en passant par la réserve, l'empathie, l'inquiétude et même, de manière très subtile, la folie partagée, cette folie à deux, dans laquelle deux situations profondément instables parviennent tant bien que mal à un fragile, mais d'autant plus bel équilibre.