Tiré d'une pièce de théatre éponyme, avec l'auteur qui a écrit le scénario, le film assume très rapidement ses origines, en tournant essentiellement dans un seul lieu, en l'occurrence un appartement. Christian Clavier joue un dentiste qui découvre dans une boutique le disque de jazz qu'il rêvait d'écouter depuis toujours, une véritable rareté. Fou de joie, il pense avoir une heure devant lui pour l'écouter à son domicile sans qu'il ne soit dérangé. Sauf que...
Là où je craignais un show Christian Clavier en faisant des tonnes, j'ai été plutôt surpris qu'il soit ici assez sobre, et que ce soit les autres qui gravitent autour qui cabotinent joyeusement, comme Carole Bouquet, Valérie Bonneton, Stéphane De Groot ou Rossy De Palma. C'est souvent quand on a du temps que les emmerdes commencent, et on ne peut pas dire que le personnage principal soit tranquille ; à peine lance-t-il le disque que paf, il y a un bruit, sa femme qui pleure, sa maitresse qui lui téléphone, et le plombier polonais qui s'y mêlent. A noter que ce dernier personnage est joué par Arnaud Henriet, et qu'il est très drôle avec son faux accent.
C'est assez pétaradant et court, et Patrice Leconte filme toute ça caméra à l'épaule, ce qui est le contraire d'une pièce de théatre filmée pour passer un bon moment.
Mais je tenais surtout à parler des toutes dernières minutes, qui sonnent comme un post-scriptum, qui sont magnifiques, et qui sonnent comme un autre film, avec un grand acteur, que je ne citerais pas, et qui n'est d'ailleurs pas crédité, et dont ce sera probablement la dernière apparition cinématographique.
La nature même du jeu de Christian Clavier change aussi à ce moment-là, passant sur un registre plus touchant, et qui sonne comme une très belle conclusion, presque hors-sujet par rapport au comique vu précédemment.
Parfois, le cinéma, c'est choper quelques minutes dans un spectacle parfois moyen et se dire malgré tout qu'on n'a pas perdu son temps.