Une Heure de tranquillité parvient à être presque éprouvant ; car son rythme est survolté et son action est précipitée et nous est montée en temps réel, comme une pièce de théâtre dont on retrouve ici bien les artifices. Si le montage permet cette précipitation, c'est aussi les comédiens qui insufflent son rythme à cette intrigue que l'on pourrait qualifier de facile mais qui se suit avec intérêt. Evidemment on retient le trio de tête Clavier (qui fait du Calvier), Bouquet (drôle en neurasthénique dépassée par un rien) et Bonneton (qui fait du Bonneton), mais le reste des comédiens n'est malheureusement pas à la hauteur.
On attendait beaucoup de Stephane de Groodt mais s'il parvient, comme le requiert son personnage, à être insupportable, il reste assez en retrait, et sa prestation est décevante, loin de la personnalité qu'il avait réussi à bâtir avec ses sketchs absurdes hilarants.
Reste aussi le problème majeur du film ; les personnages secondaires. Seules Rossy de Palma, hilarante en femme de ménage, et Valérie Bonneton, s'en tirent. Le reste est assez catastrophique ; d'un fils débile, ramassis de clichés alter-mondialistes, à Pierre, le meilleur ami, très mal joué, on jongle entre ces personnages peu pertinents.
Mais le film s'en sort par une jolie pirouette finale qui clôt avec justesse (et un brin de moralisation bienvenue) ce film horripilant, et de ce fait, certainement réussi.