Voilà un film que De Funès lui-même aurait pu faire. Un type pour lequel le spectateur n'a pas beaucoup de sympathie : égoïste, énervé, monté sur ressorts, mais qu'on arrive pas totalement à détester. Et là, la crainte, c'est que Clavier (qu'on a souvent comparé à De Funès en voyant en lui un éventuel successeur) nous ressorte ses habituels tics de Jacquouille. Mais non, ouf. L'acteur s'est calmé depuis longtemps avec ça et même si certaines intonations ou certaines répliques pourraient le laisser retourner dans ce délire, Leconte, qui le connaît très bien depuis Les Bronzés, a bien su le canaliser.
Comme je le disais, il a ses défauts mais je n'arrive pas à lui en vouloir. Après tout, sur une journée de vingt-quatre heures, qu'est ce que c'est qu'une heure de tranquillité ? Surtout un samedi ? C'est pas de bol que sa femme se tape une dépression pile à ce moment-là. Qu'un plombier portugais (alors que moi j'arrive jamais à en avoir un au téléphone et donc encore moins à le faire venir) fasse des travaux. Que son fils ramène une famille de sans papiers philippins. Que son voisin décide de tenir une fête des voisins dans son salon.
Le trait est forcé. C'est pour le cinéma. Pour le théâtre même puisqu'à la base, c'est une pièce jouée par Fabrice Luchini. En matière de théâtre filmé, la référence pour moi c'est Le dîner de cons. Or, une heure de tranquillité n'est pas aussi drôle. Il faut plutôt voir le film comme une satire de nos modes de vie actuels où il faut être tout le temps disponible à tout moment y compris le week-end. Tandis que s'isoler pour écouter un peu de musique pendant une heure paraît être le bout du monde