Beau film, assez paradoxal dans le sens où j'ai pris plus de plaisir à y repenser après coup et à l'analyser qu'à le regarder. Car même si l'histoire n'est pas si simple justement, on est face à un scénario assez linéaire et on relève finalement assez peu de scènes marquantes.
Mais c'est tout l'art de Sautet, adepte de peintures sociales à multiples strates, où chaque second ou troisième rôle bénéficie d'une certaine épaisseur, au détriment parfois de toute "action".
Pourtant, outre ceux de Claude Brasseur et de Bruno Cremer, les autres personnages secondaires sont paradoxalement peu développés, restant au stade de silhouettes (en particulier la bande de "copines" qui gravitent autour de l'héroïne).
Même Romy Schneider, comédienne emblématique de Sautet, signe une prestation un peu terne, moins marquante que dans d'autres œuvres du maestro, telles que "Max et les ferrailleurs" ou "César et Rosalie".
Le film possède toutefois une valeur sociologique énorme, c'est une chronique très juste de la fin des Trente Glorieuses, quatre ans après son "équivalent" masculin, "Vincent, François, Paul... et les autres". Mais contrairement à la plupart des films du réalisateur, j'ai eu du mal à me laisser embarquer et réellement captiver par le destin de cette quadragénaire divorcée et mère d'un adolescent, dans une France grise et inquiète, en proie au chômage et à la peur du lendemain.
Le deuxième visionnage m'aura permis d'apprécier davantage ce portrait de femme à la croisée des chemins, reflet de la France en crise de la fin des années 70 (le tournage se déroule peu avant le second choc pétrolier).
Toutefois, "Une histoire simple" ne figure pas parmi mes films préférés de Claude Sautet.