C'est une histoire sur la jeunesse, une histoire historique, une histoire de guerre et d'occupation, une histoire de minorités juives et de déportation, mais c'est aussi un premier long-métrage écrit et réalisé par Sandrine Kiberlain.
De ce sujet aventureux, la réalisatrice se confronte au drame contemporain d'une guerre dont l'écho se fait encore entendre aujourd'hui. En parallèle de ce siècle de toutes les régressions, Sandrine Kiberlain met en scène une jeunesse des années 1940 pleine d'avenir dans un contexte destructeur inéluctable, comme un devoir de mémoire sobre et authentique. Comment oublier ce crime contre l'humanité ?
Bien que la mise en scène ne soit pas particulièrement originale, les effluves de l'intime parcourant l'innocence et la vie de ces séduisants personnages, c'est la promesse de l'ultime caresse sublimant la candeur de la jeunesse et la sagesse des anciens. Qu'il s'agisse de Rebecca Marder, Anthony Bajon et India Hair ou d'André Marcon et Florence Viala, l'humanité que déploient ces comédiennes et comédiens fait montre d'une maîtrise mirifique d'émotions accompagnant les histoires dans l'Histoire.
L'art, qu'il soit théâtral ou musical, est le seule échappatoire avant les derniers instants d'une jeunesse sacrifiée. Toute la subtilité s'entremêlant dans le récit et dans son sous texte n'a pas d'autre ambition que de dépeindre cette réalité avec le plus de sincérité possible. Bien que le sourire de Rebecca Marder dégage un optimisme contagieux, la beauté de l'innocence communicative d'Irène, son personnage lunaire, dissimule en réalité cette menace de la déportation, constante et palpable.
C'est dans un ultime élan d'art et d'optimisme à la puissance dramatique écrasante que Sandrine Kiberlain conclut un récit survivant qui ne pouvait finir autrement...