Avec son final, au demeurant pas si surprenant que cela, au regard des indices disséminés auparavant, Une Nuit n'est pas loin de s’autodétruire et de rompre le charme évanescent qui fonctionne par moments dans cette brève rencontre sentimentale. Le film n'existe que par et pour ses deux acteurs et les situations n'ont que peu d'importance vis-à-vis de dialogues qui s'efforcent de ne pas paraître convenus à propos du couple, de l'amour et de la vie, en général. Ce n'est pas du Guitry, évidemment, et si certains échanges sont riches en fantaisie et/ou en mélancolie, ils ne ressortent pas toujours d'une certaine banalité. L'alchimie entre Alex Lutz et Karin Viard n'est pas si évidente a priori mais avec leurs hésitations et une certaine spontanéité, le mots qui sortent de leurs bouches ont parfois valeur d'aphorismes. Pas pour toutes les générations, très certainement, puisqu'il s'agit de réflexions d'adultes, grosso modo à mi-existence, qui ne peuvent pas parler à tout le monde. D'aucuns y verront un long voyage au bout de l'ennui, ce qui est très excessif, mais la justesse des deux comédiens ne comble pas toujours quelques passages insipides. Reste qu'il y a beaucoup de points communs à trouver avec Guy, la première réalisation de Alex Lutz, notamment une manière singulière de pratiquer l'art du faux, sans que Une nuit ne parvienne à égaler son prédécesseur.