A une petite dizaine de minutes de la fin de son film, Alex Lutz semblait bien être en passe de réussir son coup. Pendant 1h20, le quatrième long métrage du comédien devenu réalisateur est plutôt surprenant dans le bon sens du terme. Très loin des modes et de l'actualité, il nous raconte l'histoire universelle d'un pur coup de foudre comme on n'en imagine plus. Coup de foudre qui se transforme en complicité avant de virer au débat philosophique puis au périple existentiel dans un Paris nocturne.
Raconté comme ça, ca fait un peu pompeux, mais contre toute attente c'est plutôt réussi. Les comédiens sont bons ( à côté de Karin Viard qu'on ne présente plus, Alex Lutz s'en sort plutôt bien) et les dialogues ont une vraie épaisseur. Les tourments existentiels de la "middle life crisis" sont bien rendus et par moments on se croirait même presque chez John Cassavetes, rien que ça.
On s'attendait certes qu' un coup de théâtre final arrive en guise de conclusion, mais pas à ce point là. Le souci avec cette fin que je ne dévoilerais évidemment pas, c'est que sans être forcément stupide, elle nous oblige à repenser entièrement le film qui le précède. Ce qui va par définition à l'encontre de expérience cinématographique que le spectateur vient de vivre. Ce dernier doit donc rétropédaler sur son ressenti pendant grosse heure qu'il vient de vivre , ce qui est frustrant quand on s'est laissé porter par quelque-chose. Mais surtout avec cette fin on retombe une fois de plus dans un cinéma "malin" un peu conceptuel, alors qu'on pensait être dans quelquechose de pur et de libre. Et c'est finalement ça le plus frustrant.
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