Dans un métro bondé parisien, un homme et une femme s'engueulent ; la tension est telle... qu'ils vont faire l'amour dans un photomaton ! A partir de là, ils ne vont pas se quitter de la nuit, en parlant d'eux-mêmes, jouant des rôles, et échapper pour quelques heures à une vie difficile.
Après Guy, je n'aurais jamais pensé compter sur le cinéma d'Alex Lutz, et pourtant, il a réussi un équivalent français à Before Sunrise, à savoir que ça se déroule de la tombée de la nuit jusqu'aux premières heures du jour, avec ce très beau couple qu'il forme avec Karin Viard. D'ailleurs, ils sont à la fois coscénaristes et coproducteurs, dans une histoire qui semble partiellement improvisée ; il n'y a pas de réelle intrigue, sauf la balade de ces âmes solitaires, mais si proches, qui vont se balader la nuit, dans Paris, à travers plusieurs endroits, où ils vont aller à une soirée étudiante, un club libertin, un cirque (avec Nicole Calfan qui fait une apparition éclair), un restaurant, et c'est clairement l'idée d'une relation parfaite, où ils essaient d'être à la fois eux-mêmes, mais aussi d'autres personnages. Les deux acteurs sont vraiment excellents ; par ailleurs, Karin Viard signe une belle année 2023 après Sage Homme, et là, je la trouve lumineuse, mais avec aussi un fond de fragilité qu'elle n'exprime que trop rarement, la rendant touchante.
Mais ça n'est pas tout à fait une version française de la trilogie de Richard Linklater dans le sens où il y a un twist final qui rebat tout ce qu'on a vu précédemment, mais en tout cas, tout comme sa courte durée, Une nuit est une balade qu'on fait en compagnie des personnages avec grand plaisir.