Comme souvent avec Bergman, je suis très partagé, parce que d'un côté je ne suis pas réellement rentré dans le film et de l'autre il y a plein de choses intéressantes. Ce film partie de ceux filmés sur l'île de Fårö, île sur laquelle Bergman habitait. Il tranche d'ailleurs avec d'autres de ses films tournés sur la même île comme Persona ou bien L'heure du loup qui étaient de véritables exercices visuels, ici on est face à quelque chose de beaucoup plus sobre, voire même de plus réaliste si j'oserais dire. Le fait que l'on soit sur une île justifie le côté "microcosme" du film, c'est avant tout quatre personnages (tous joués par des fidèles, parmi les fidèles du cinéma de Bergman) dont on finit par comprendre leur solitude, leur besoin d'être sur cette île... J'ai l'impression de voir un film totalement misanthrope; où ces gens-là ne sont pas fait pour vivre ensemble.
Mais à côté de cela on une sorte de petite enquête pour savoir qui c'est qui tue tous ces animaux sur l'île. Quelque part ça m'a fait penser à Hors Satan, avec le mal qui rôde sur la Lande, ce qui donne tout à coup à ce drame intimiste basé uniquement sur les relations entre quatre personnes quelque chose de maladif, on sent que non seulement ce n'est pas sain, mais instinctivement on voit alors le mal qui se produit autour d'eux...
Le film de Bergman fait sentir ça et ça j'ai beaucoup aimé.
Une passion est surprenant, car on s'attendant avec le titre à une grande histoire d'amour, mais c'est "une passion" et pas "la passion", une parmi d'autres, mais rien que formellement il brise les codes, ainsi on voit une scène qui pourrait être issue d'un bonus où Max von Sydow (magistral dans le film) se met à parler de son rapport à son personnage et comment il l'aborde. Et puis il y a cette fin, brutale, quasiment incompréhensible, mais marquante.
Et du coup ça m'embête d'autant plus de ne pas être rentré dans le film, car je sens qu'il y a quelque chose et que j'aurais pu aimer beaucoup plus.