Un cinéaste de la trempe de I. Bergman, ça doit se distinguer du lot, même avec un film mineur. Montage audacieux intégrant des leitmotivs et autres images obsédantes, étonnants interludes glissant à travers la mise en abîme une réflexion sur les personnages, spatialisation symbolique des corps (jeu sur les premiers et arrière-plans illustrant la psychologie amoureuse des personnages), photographie soignée, …
Cependant, tout cela ne suffit pas hélas à faire un bon film. Justesse de ton jamais trouvée, drame hyperbolique (trop de pathos, de tragédie gratuite, de mièvrerie sentimentalo-freudienne, de sentiments surjoués, ...), dialogues pseudo-intellos sonnant faux, direction d'acteurs parfois médiocre, etc... sont autant de points desservant une esthétique théâtralisante presque caricaturale, jouant de schèmes basiques, de lieux communs d'écriture.
Au total, un film d'auteur, certes, réalisé par un cinéaste au talent indéniable mais qui lasse par sa surabondance dramatique et déçoit par la banalité des idées.