Dans ta gueule...
Je plagie CinéLive, qui, il y a plus de vingt ans maintenant, avait mis Fight Club en couverture avec ce titre percutant ! ^^ Alors je mets le hola tout de suite ! On est bien loin du chef d'oeuvre...
Par
le 5 juin 2018
12 j'aime
4
On n’avait pas entendu parler de Jean-Stéphane Sauvaire depuis son percutant « Johnny Mad Dog », plongée dans la triste réalité des enfants soldats en Afrique. Un sujet inédit et traité frontalement qui avait fait découvrir le cinéaste il y a bientôt dix ans. Le revoilà avec une immersion toute aussi viscérale et radicale dans l’enfer des prisons thaïlandaises. Cependant, « Une prière avant l’aube » n’a pas la chance de naviguer dans les eaux d’un postulat inédit. Bien au contraire, ce long-métrage présenté à Cannes hors compétition est à la croisée de deux sous-genres du septième art que sont le film de prison et le film de boxe. Et même s’il fait entendre sa propre voix par un traitement volontairement jusqu’au-boutiste, il ne parvient pas vraiment à les transcender. L’un comme l’autre sont tellement balisés et codifiés que « Une prière avant l’aube » se retrouve aussi emprisonné que l’est son personnage principal.
On a donc droit à une immersion complète dans le cauchemar de l’univers carcéral asiatique type « Midnight Express », auquel il sera irrémédiablement comparé. Le fait que ce soit inspiré d’une histoire vraie ne change rien à cette persistante impression de déjà-vu. On a l’impression que la trame du film est déjà connue à l’avance et il coche effectivement tous les passages obligés, du viol au harcèlement en passant par les trafics en tous genres et la drogue. Il est vrai que le traitement ultra réaliste et une violence qui ne se cache pas donnent à « Une prière avant l’aube » un côté extrême mais qu’on a déjà pu voir ailleurs, que ce soit dans « Dogpound » de Kim Shapiron ou le suédois « R » pour ce qui est des œuvres plutôt récentes. Cette façon de filmer sans concession et ce choix de tout montrer est une gageure il faut l’avouer ; on ne peut pas dire non plus que les images soient exagérées ou se vautrent dans le glauque et le putride. Mais cette façon de procéder apparaît désormais comme obligatoire pour tout film de prison qui se veut réaliste. Quant à la partie boxe, plus en retrait, on a déjà vu bien mieux (le chef-d’œuvre « Warrior » pour n’en citer qu’un).
On peut noter que le choix de ne pas traduire les paroles en thaïlandais pour nous mettre dans la peau de Billy est intéressante. Cela renforce la perte de repères du spectateur, même si parfois on est tout de même un peu perdu dans l’expression des volontés et motivations des autres prisonniers. En revanche, de nous plonger presque instantanément dans le monde carcéral sans connaître le personnage principal, que ce soit son passé ou sa psychologie, est dommageable car l’empathie que l’on devrait ressentir pour lui s’en trouve considérablement réduite. Certaines scènes choc ont la force d’uppercuts en plein visage, on est dans le réalisme le plus poussé et on s’imprègne de l’enfer de ces prisons devenues des coupe-gorges. Néanmoins, sur deux heures, il n’y a rien de bien neuf dans le propos que ce soit à l’image ou dans ce qui est dit. Et la rédemption finale et moralisatrice n’arrange rien. C’est dur, c’est parfois insoutenable, c’est maîtrisé mais c’est surtout beaucoup trop prévisible.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.
Créée
le 20 juin 2018
Critique lue 646 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Une prière avant l'aube
Je plagie CinéLive, qui, il y a plus de vingt ans maintenant, avait mis Fight Club en couverture avec ce titre percutant ! ^^ Alors je mets le hola tout de suite ! On est bien loin du chef d'oeuvre...
Par
le 5 juin 2018
12 j'aime
4
Une prière avant l'aube est un biopic consacré à Billy Moore, jeune boxeur anglais incarcéré dans une prison en Thaïlande pour détention de drogue. Confronté aux gangs, il choisit de s'en sortir par...
le 26 juin 2018
10 j'aime
5
UNE PRIÈRE AVANT L'AUBE (14) (Jean-Stéphane Sauvaire, FRA/CAMBO, 2017, 117min) : Tirée d'une histoire vraie, ce percutant Biopic partiel narre une partie de la vie du jeune boxeur anglais toxicomane...
Par
le 20 juin 2018
10 j'aime
Du même critique
Si ce n’est une Cate Blanchett au-delà de toute critique et encore une fois impressionnante et monstrueuse de talent - en somme parfaite - c’est peu dire que ce film très attendu et prétendant à de...
Par
le 27 oct. 2022
96 j'aime
12
Le premier épisode était une franchement bonne surprise qui étendait l’univers du sorcier à lunettes avec intelligence et de manière plutôt jubilatoire. Une espèce de grand huit plein de nouveautés,...
Par
le 15 nov. 2018
93 j'aime
10
On se sent toujours un peu bête lorsqu’on fait partie des seuls à ne pas avoir aimé un film jugé à la quasi unanimité excellent voire proche du chef-d’œuvre, et cela par les critiques comme par une...
Par
le 18 oct. 2018
81 j'aime
11