J'avais vu ce film dans les années 80 et j'ai décidé de le revoir en 2023. il y a 43 ans, j'avais été touché par le rappel subtil de "l'horloger de st Paul" grâce aux personnage de Michel Galabru et à de Philippe Noiret qui sont extraordinaires dans ce film. Ces deux personnages et nombre de seconds rôles établissent un lien subtil avec Lyon et avec ses habitants populaires. Et puis, il y a Lyon (je ne suis pas lyonnais), le lyon des années 80 avec des voitures partout, les intérieurs vieillots dans une ville qui traine son passé comme un voile de suie. Intéressant pour ceux qui sont plus jeunes de voir un Lyon d'avant avant la gentrification du centre ville. tavernier savait capturer ça en quelques coups de caméra et surtout avec le son des voitures, des trolleybus disparus, d'une ville d'avant les digicodes et la vidéosurveillance. Rien que pour cela, ce film vaut la peine d'être revu.
Bien sur le scenario est faible. sur un tel sujet on pouvait faire moins caricatural et plus profond. Heureusement que Nathalie Baye est exceptionnelle de fragilité et de doutes dans toutes les scènes où elle apparait, dépressive, enfermée dans ce qu'elle n'arrive pas à formuler. Et puis il y a Lanvin (dont je suis pas un fan) qui est parfait dans son role de mec aimant et simple qui en rajoute dans le coté inculte a force de calembours douteux, mais ecoute de l'opéra au lit un soir avec sa chérie, ce qui nuance subtilement le personnage comme tavernier l'a fait souvent dans ses films. A revoir donc avec une indulgence pour le scénario faible qui pourtant renvoie aux failles béantes de l'enseignement secondaire d'aujourd'hui (je ne suis pas enseignant)