Nous ne quitterons quasiment pas de tout le film cette maison d'un couple israelien. On devine que l'on suit le couple le jour d'après Shiv'ah, la période de deuil observée dans le judaïsme. Ils viennent de perdre leur enfant, et le plus dur est désormais d'essayer d'aller de l'avant. Elle se lance à corps perdu dans les tâches du quotidien, veut reprendre très vite son activité professionnelle, s'occuper de tâches administratives. Lui, en revanche, semble vaincre sa douleur dans la futilité la plus complète : dispute avec un voisin honni, premiers essais de consommation de cannabis, jeu avec des chatons qui ont trouvé refuge chez lui ou folle séance de air guitar avec le fils du voisin honni, sorte de gentif loser, ancien ami de son propre fils...
Les situations sont burlesques et douce-amères ; la puérilité du mari, incarné par Shai Avivi, pince sans rire imperturbable, façon Bill Murray, ne laisse pas indifférent. L'épuisement de son épouse, jouée par Evgenia Dodina, aussi. De fait, les comédiens portent admirablement le premier essai à la caméra Asaph Polonsky. Ce dernier montre avec poésie que de la tristesse à la drôlerie, il n'y a qu'un pas à franchir, et signe un film remplit d'humour et d'amour. A ne pas manquer donc.