Quel est le point commun entre Montgelas et l'hypermarché qui donne vit à cette histoire ?
Montgelas, naisseur, où j'ai pantelé mes premiers mélanges d'oxygène et d'azote, où j'ai posé mes premiers regards, où j'ai reçu mes premiers gestes d'amour, où mes rêveries sont apparues… Mais où fatalement, beaucoup d'enfançons s'éteignirent.
Hypermarché, recéleur par sa création, où naviguent les chariots sur des achérons* cimentés, où des vagues d'acheteurs, qu'on ne dissocie plus, satisfont leurs désirs jusqu'aux prochains, où l'on encercueille* des produits dans de grands sarcophages au point de ne plus les distinguer…
Mais où merveilleusement, apparaissent des êtres uniformisés qui ressuscitent.
Le point commun ? L'Hétérotopie. En effet, par le fait d'être de grandes structures qui s'isolent dans leurs intérieurs, ces deux lieux fades qui portent le fardeau de leurs fonctions, se retrouvent car ils deviennent l'abri de l'imaginaire encadré par des règles qui les définissent.
Une valse dans les allées, devient le foyer d'une flamme qui nait dans une platitude et une tristesse sociétale. Dans ce lieu gris, un amour prend jour et malgré ce travail nocturne. (Ntgm la pute le libéralisme).
Alors le film, par ses outils, maitrise la mélancolie et poétise ce microcosme habité par des êtres qui n'oublient pas de rêver quand ils ont le choix de se résigner à vivre où d'accepter de s'éteindre.
*néologisme