La bande-annonce de Une vie m’a ému lorsque j’ai eu l’occasion de la voir au cinéma. Le destin de cet homme ne me laissait pas indifférent. Je suis vraiment bon client de ce profil d’histoire. La perspective de suivre le parcours d’une personne qui a le courage et l’humanisme de changer le monde à son échelle est des plus agréables. C’est donc avec envie que je me suis rendu en salle découvrir ce film réalisé par James Hawes. En rédigeant cette critique, j’ai appris que ce dernier était en charge de la première saison de la série Slow Horses que j’ai récemment pris plaisir à suivre.
L’histoire nous conte la vie de Nicholas Winton. Au cours d’un séjour à Prague en 1939, il est bouleversé par la situation de réfugiés dans ce pays en passe d’être envahi par l’Allemagne nazie. Ne pouvant accepter cette situation sans rien faire, il met en place une logistique permettant d’exiler les enfants au Royaume-Uni pour les protéger. Le projet est ambitieux et n’est pas sans danger. Le temps presse alors que la guerre approche…
La narration se construit en alternant les scènes entre les périodes passées et présentes. On suit donc Nicholas en pleine action de sauvetage entre Prague et Londres en 1939 et le même Nicholas en vieux monsieur qui est encore hanté par son passé. La version jeune est interprétée par Johnny Flynn. La version âgée prend les traits du légendaire Anthony Hopkins. À signaler la présence au casting de Helena Bonham Carter qui joue la mère du héros, pleinement investie dans son projet.
La période « 1939 » est intéressante. Le scénario ne décrit les événements de cette période par le seul prisme des actes et des décisions de Nicholas et ses amis. L’envahissement de la Tchécoslovaquie, l’arrivée des soldats nazis à Prague, l’entrée en guerre des alliés… Tous ces moments forts de l’Histoire ne sont perçus que par les conséquences qu’ils ont sur la mise en sécurité des enfants. Un certain suspense accompagne ces moments. On ressent de la crainte quant à la survie de tout ce petit monde. Néanmoins, j’ai trouvé que l’intensité dramatique ou émotionnelle est moins forte que je le supposais a priori. Ce n’est pas grave mais je dois avouer que vu les enjeux, je pensais davantage être bouleversé et ému. J’ai parfois eu le sentiment d’être spectateur du parcours de ces hommes et femmes remarquables…
La période contemporaine est plus intense émotionnellement. La performance d’Anthony Hopkins est exceptionnelle. Découvrir ce vieux monsieur est particulièrement touchant quand on connait son parcours de vie. Il est un héros qui vit dans l’ombre encore hanté par son passé. Chacun des gestes, des déplacements ou des mots du vieil homme m’a marqué et ému. La force dramatique de ces moments est un vrai bonheur pour le spectateur que j’étais. Mes yeux ont souvent été humides tout au long des pérégrinations de Nicholas pour affronter son passé.
Au final, Une vie est une belle aventure cinématographique j’ai pris plaisir à suivre. Ma légère déception quant à l’absence de force de la partie « passé » du scénario. Sans être désagréable, elle souffre de la comparaison avec la partie « présent ». Cette fluctuation d’intensité dramatique empêche le film d’être un grand opus de l’année. Néanmoins, cela reste une jolie histoire qui m’a touché et fait pleurer. Pour ce bon moment et ces saines émotions, je ne peux que vous conseiller d’aller le voir…