Originalité du ton empruntant des aspects néoréalistes. Ni comédie pleine et entière, ni tragédie. Ce qui marque c'est la complexité humaine du personnage de Silvio, partiellement proche d'Arlequin, humble, velléitaire lorsqu'il cède aux charmes d'Elena (roucoule au moulin plutôt que de rejoindre ses compagnons résistants) mais inflexible dans son implication sur les barricades contrairement à son ami Simonini. Modérément intelligent mais intègre, fidèle à ses idéaux et insoumis à l'ordre socio-économique qui préside durant l'après-guerre (individualisme accaparé par le matérialisme, corruption...) . La fresque amère de Dino Risi, juxtaposant intime et souffle historique, développe un personnage sentimental refusant de se compromettre dans les valeurs du boom économique triomphant. Burlesque par moment un peu lourdaud (sacrée langue pendue aussi !), un peu vieilli (machisme certain !), mais globalement touchant et vigoureux.