J'avoue, j'ai aimé le John Dahl des débuts, la petite trilogie noire, sympa comme tout, surtout Red rock West avec Cage qui n'était pas encore devenu fou... Rien de transcendant, mais une forme d'honnêteté dans le genre, rien à voir avec les abominables Joueurs, l'affreux You Kill Me ou encore cette grosse bousasse informe dont j'ai déjà presque tout oublié.
Un certain Paul Walker promène son physique de bellâtre de télévision pendant tout le film, c'est le gentil, comme il est amoureux de Leelee Sobieski, il achète une voiture et se propose de passer la prendre (dans tous les sens que vous voulez) pour rentrer tranquillement dans leur pays natal de bouseux, comme dans un chouette road movie !
Malheureusement, le héros tout parfait sans autres défauts qu'une intelligence limitée qui n'a même pas l'air de sortir du script a un frère qui sort de prison (un certain Steve Zahn dont j'ai déjà vu la hideur quelque part), un vrai boulet qui l'entraîne forcément très vite dans une blague débile de CB et s'arrange pour se mettre à dos un méchant routier mystérieux et omnipotent, psychopathe à ses heures perdues, qui va traverser les Etats-Unis avec eux jusqu'à la fin du film...
Très vite, on oublie le côté road movie, on oublie toute crédibilité aussi, faut juste imaginer Duel qui s'étire sur plein de journées, avec des motels un peu partout, un champs de maïs et une stupidité de scénario à la seconde.
Le pire reste la volonté de s'approcher le plus possible du public visé (pas moi, donc), avec des étudiants bien lisses, aimant les blagues bêtes et les excès de vitesse, et semblant posséder une vie sexuelle de prépubères castrés.
Je découvre que le scénariste et producteur du film est le même J. J. Abrahms qui était responsable de Cloverfield, tout va bien, les chiens ne font pas des chats...