Cinq amis se retrouvent un soir sur Skype, pour échanger sur la préparation d'une soirée. Ils sont bientôt rejoints par un inconnu, impossible à effacer, capable de contrôler leurs messageries, leurs sessions, leurs lampes, et prêts à divulguer de nombreux secrets s'ils ne jouent pas tous à un jeu mortel. Lorsque l'un des ados décède en direct face caméra, la peur s'installe: cela aurait-il un lien avec le suicide d'une de leurs proches, dont c'est ce soir le triste anniversaire?
J'avoue, j'ai lancé ce film sans grande attention, tout juste intéressé par le pitch et les quelques images proches du found footage. J'avais même l'intention de le passer en accéléré, afin de juste profiter des morts, comme il m'arrive de le faire quand j'ai envie de récupérer un film mais que le premier acte donne envie de dormir. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un produit, bon on est d'accord très con dans son concept (tout se déroule sur l'écran de Blaire, l'"héroïne" de cet Unfriended), mais sans temps mort, et utilisant à la perfection les codes de la communication actuelle. Skype, Facebook, Google, et même Chatroulette sont intégrés à un principe basique de groupe qui se délite au fil des révélations, faisant de ce petit thriller un huis clos entièrement numérique.
Sans grande prétention, ce nouveau nom de l'écurie Blumhouse (la boîte qui a changé le cinéma d'horreur au début de cette décennie avec son approche "moins de budget, plus d'idées"), à qui l'on doit déjà les Paranormal Activity et les American Nightmare, fait le job, lâche au passage quelques effets gores, et parvient sur la fin à une réflexion sur l'usage des réseaux sociaux et les dangers de la violation d'intimité. Il se permet même un final presque émouvant, malheureusement désamorcé dans les dernières secondes par un jump scare parmi les plus minables de l'existence, qui gâche non seulement la touche d'humanité qui précédait, mais aussi le reste du métrage, en cassant le mystère et l'imaginaire de l'intrigue par un maquillage criant de débilité.
Regarder Unfriended, c'est comme se faire servir un plat au hasard, être agréablement surpris par le mélange des saveurs, et se le faire ruiner au dernier moment par le cuistot qui vient noyer l'assiette sous une tonne de chantilly parce que tout le monde aime ça dans les autres restos.