"Mais la madame, elle a un sac sur la tête !!!"
De la même manière que "3 extrêmes" ou "3 histoires de l'au-delà", Unholy Woman est en fait une compilation de 3 moyens métrages japonais par 3 réalisateurs différents sur le thème de la "femme terrifiante".
1er film : Kata-kata (Rattle-rattle)
Note : 2/10
Une jeune femme tombe dans le coma pendant son chemin de retour. En se réveillant, elle se fait poursuivre par un être diabolique, une femme aux cheveux longs et une robe rouge.
C'est celui qui est le plus typé J-Horror ultra classique, et pour moi il s'agit du pire de la compilation, sans aucun doute. On a droit ici à tous les gros clichés du film d'horreur bas budget avec des scènes complètement prévisibles et qui font carrément pitié à voir. L'histoire est bidon et la fin censée être un twist tombe à plat. La musique est agaçante et le fantôme fait plus rire que peur. Bref, on ne retient vraiment pas grand chose, à prendre à la limite comme un concentré de toutes les erreurs à ne pas faire pour réaliser un bon film d'horreur.
2ème film : Hagane (Steel)
Note : 7/10
On change complètement de ton. Un jeune homme est plus ou moins forcé par son patron à sortir le week-end avec sa petite sœur. Heureusement, elle a l'air d'être une jolie femme sur la photo que le patron lui montre, il accepte. Mais en allant la chercher, il fait face à une femme aux jambes sexy mais vêtue d'un sac de patates moisi sur le haut de son corps, et dégageant des bruits étranges...
Un film qui se veut expérimental, à la lignée d'un Eraserhead ou Tetsuo. La musique rappelle d'ailleurs un peu les compositions industrielles de Chu Ishikawa. Un délire purement japonais incompréhensible et surnaturel, où le personnage est confronté à un délire qui lui échappe complètement, mais qui ne semble pas choquer son entourage. Le sexe et la violence se mélange (comme souvent au Japon), et l'ambiance est terriblement malsaine. Le réalisateur a d'ailleurs eu l'intelligence de ne pas dévoiler le contenu du sac jusqu'à la fin, ce qui est au final plutôt un bon point.
Peut-être qu'il s'agit d'une allégorie du sexe à risque, et des hommes qui cèdent à leurs instincts primaires et essayent de coucher avec une femme seulement pour ses atouts physiques (le bas du corps visible), en ignorant sa beauté intérieure (le haut du corps caché)... Ou peut-être que ça veut rien dire, et c'est juste un pur délire visuel.
Le sujet aurait pu être traité avec davantage de profondeurs, malheureusement le format limite les ambitions du réalisateur. En tout cas, si vous êtes amateur du cinéma bizarre, ça mérite d'y jeter un coup d'œil.
3ème film : Uketsugumono (The Inheritance)
Note : 4/10
L'histoire d'une mère qui rentre à sa maison natale avec son fils en quittant Tokyo. Elle se remémore de la disparition mystérieuse de son petit frère lorsqu'elle était encore enfant, et elle finit par être possédée par une étrange puissance...
Le film avait un certain potentiel au niveau de l'histoire, mais au final on ne retient pas grand chose. La tension ne prend pas, les mises en scène horrifiques sont très connotées et prévisibles, le rythme est lent et mal géré. On finit surtout par s'emmerder un peu. Dommage car les acteurs ne jouent pas mal (surtout l'enfant qui pour une fois ne m'agaçait pas), et les bruitages étaient réussis. Mais tout ça ne prend pas, sans doute trop classique dans son fond, et trop sage dans sa forme. Dommage.
En conclusion, Unholy Woman est assez inégal comme compilation. Si vous recherchez un bon film d'horreur, c'est raté. Le seul film vraiment intéressant est pour moi le 2ème qui arrive à être un peu angoissant, mais ça reste un film plus étrange que terrifiant. Les 2 autres histoires sont oubliables. Un bilan plutôt moyen.