Le 22 juillet 2011, la Norvège est frappée par deux attentats. Une bombe explose à Regjeringskvartalet, le quartier des ministères à Oslo, deux heures plus tard, un massacre est perpétré dans un camp d’été de jeunes travaillistes (où sont réunis environs 500 personnes) sur l’île d’Utøya, située à 40km d’Oslo. Le tireur, armé et déguisé en policier, tuera 77 personnes et en blessera 99.
Le film du cinéaste norvégien Erik Poppe retrace minute par minute (de manière purement fictive par respect pour les victimes, tout en se basant sur des témoignages et des rapports de police), le long calvaire vécu par les victimes, sur l’île d’Utøya, au fur et à mesure de l’avancée du terroriste, sur l’île.
La particularité du film est qu’il a été réalisé intégralement en un seul plan-séquence, à la manière de Sebastian Schipper, qui avait lui aussi réalisé de la même manière Victoria (2015). L’immersion est saisissante, par le biais du plan-séquence, on se retrouve au cœur du drame et de l’action. 72min durant lesquelles ces jeunes ont baigné dans l’horreur, la peur et l’incompréhension.
La mise en scène est limpide, sans fausse note et sans artifice. On imagine à que point il a dû être difficile de mettre en scène un pareil film, aussi bien sur le plan technique que sur le plan moral. Filmer l’attentat du point de vue des victimes n’était pas chose aisée et force est de constater que le réalisateur s’en sort avec brio. A noter enfin, que le réalisateur a pris la bonne décision de ne représenter le terroriste (Anders Behring Breivik, 32ans au moment des faits) qu’à travers une silhouette déshumanisée, comme pour mieux laisser de la distance entre lui et nous, afin de ne pas trop lui accorder d’importance, car après tout, le sujet ici ce sont les victimes, pas le bourreau.
Signalons enfin, l’existence d’un tout autre film traitant de la même catastrophe, sortie seulement sept mois après celui-ci. Un 22 juillet (2018) de Paul Greengrass, une production américano-norvégienne qui revient sur toute l’affaire (de l’acte terroriste en passant par le procès du meurtrier).
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