Cela parle (trop) vite et le film manque de structure et de rigueur narrative, à l'image de personnages trop nombreux loin d'être tous indispensables. De plus, le caractère très écrit des dialogues nuit régulièrement au naturel, voire à la crédibilité de l'entreprise, si bien que j'avoue avoir trouvé le temps parfois un peu long. Malgré tout, au-delà de la présence toujours savoureusement décalée d'Alec Guinness, on peut apprécier derrière la légèreté apparente une vraie gravité dans la description des rapports humains, laissant pointer un profond désenchantement et une réelle complexité, loin du marivaudage un temps imaginé.
Il y a quelque chose de juste dans ce que dit l'œuvre sur les apparences, les avis tranchés souvent à l'emporte-pièce sur des critères absurdes, la capacité à changer d'opinion dès que cela nous arrange ou afin de suivre le plus grand nombre... Si bien que, derrière les sourires et malgré certains côtés agaçants, « Vacances sur ordonnance » séduit par la pertinence de son analyse et le recul dont il témoigne, à l'image d'un dénouement légèrement prévisible mais joliment amené : estimable.