Dans la France révolutionnaire, en 1793, François-Athanase Charette de La Contrie (plus communément appelé "Charette") un ancien officier de la Marine Royale se retrouve malgré-lui enrôlé pour prendre le commandement de l'insurrection vendéenne. La colère gronde, paysans, femmes, enfants & vieillards, tous s’unissent pour faire front commun contre les Républicains…
Vaincre ou mourir (2023) est l’adaptation du spectacle "Le Dernier Panache", le show grandeur nature du Puy du Fou (et qui a attiré pas moins de 12 millions de spectateurs depuis sa création en 2017, dixit le dossier de presse). Le film est aussi (et surtout), la première réalisation produite par le parc de loisir vandéen (via leur société de production Puy du Fou Films), sous le haut patronage de StudioCanal (dirigé par le fervent catholique Vincent Bolloré) et distribué par la société Saje distribution (spécialisée dans les films d'inspiration chrétienne). Autant vous dire qu’avec un tel pedigree, cette relecture pour le moins (très) orientée de la guerre de Vendée avait clairement de quoi laisser perplexe…
Quand un film historique commence par donner la parole à des historiens (extrémistes), ça n’augure rien de bon. Comme si le film voulait se persuader à lui-même et aux spectateurs (tout en se donnant bonne conscience) que ce qu’il s’apprête à faire (à savoir, une relecture propagandiste d’extrême droite chère à Eric Zemmour), était légitime et donc, parfaitement fondée… En même temps, ce n’est pas la première fois que le Puy du Fou réinvente l’Histoire, Philippe de Villiers (son fondateur) s’en est fait une spécialité (comme en atteste le livre-enquête "Le Puy du Faux", coécrit par des enseignants et chercheurs).
Mais revenons-en a cette « libre adaptation » dont le résultat s’avère des plus brouillon, à tel point que l’on en vient à se demander si l’équipe technique n’aurait pas été recrutée parmi les bénévoles qui donnent vie à la Cinéscénie du Puy du Fou. La réalisation hasardeuse et le montage parkinsonnien finissent rapidement par donner mal au crane. Ajoutez à cela un budget rachitique qui s’en ressent constamment (costumes, décors, lieux de tournage, …), il est d’ailleurs amusant de constater sur bon nombre de scènes extérieurs nécessitant des centaines de figurants, que ces derniers manquaient à l’appel, d’où les très nombreux plans serrés alternant avec quelques plans larges pour donner le change (sans parler des nombreuses scènes de batailles en hors champs faute de moyen). Trop ambitieux pour les faibles moyens alloués, qui plus est, dans une reconstitution historique destinée au grand écran et non à devenir un unitaire pour la télévision (auquel cas, on aurait été moins regardant).
Cette f̵a̵r̵c̵e̵ reconstitution laisse clairement dubitative, tant la mise en scène s’avère prodigieusement mauvaise (oscillant entre le téléfilm et le docu-fiction) et l’improbable jeu d’acteur de son héros campé par Hugo Becker (Le Dernier Voyage - 2020), ce dernier en fait des caisses en surjouant chacune de ses scènes (la bave aux lèvres lorsqu'il se lance dans son lyrisme à deux balles). A ses côtés, c’est un festival du grand n'importe nawak où l’on y retrouve Gilles Cohen, Grégory Fitoussi, Jean-Hugues Anglade, Francis Renaud ou encore Rod Paradot (c’est à se demander comment ils ont pu accepter de venir se prostituer dans une telle mascarade).
Préparez-vous à une relecture de ce que les royalistes facho appellent le « génocides vendéen », un lavage de cerveau qui brosse dans le sens du poil les cathos rétrogrades révisionnistes.
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