Films d’animation complètement atypique, "Valse avec Bachir" réussit l'exploit de renouveler le film de guerre. Même pas besoin de contourner les codes, il les invente lui-même, puisqu' aucun film d'animation n'est allé vers cette direction. C'est donc un long-métrage qui s'est bâti tout seul, sans référence possible. Ari Folman conte le témoignage d'une guerre, il faut bien l'avouer, peu citée... Il montre les différents protagonistes ayant vécu son aventure sans que lui-même s'en rappelle avec le réalisme identique de ceux que l'on peut voir en "vrai". Aucun n'est inintéressant et ne parle pour rien dire. Bon, je ne dirais pas qu'il n'y a aucune longueur (sur la fin, surtout)... Certaines scènes sont d'anthologie par leur poésie: La Femme Bleue qui sauve son naufragé de l'explosion de son bateau, la fameuse "Valse avec Bachir", et surtout le souvenir d'Ari qui revient fréquemment, bouleversante par son mystère, son calme avant la tempête... il arrive à ne même pas faire penser à "Apocalypse Now" avec cet instant magique ! La lumière y est pour beaucoup aussi. On en vient à l'animation. Tant qu'à faire de l'extra-terrestre, autant y aller à fond, l'animation elle-même est unique ! Et y a rien à dire, entre mélange de mangas (pour les ombres) et de lumières épurées, le seul reproche que j'aurais à faire, c'est à propos des lèvres des personnages. Je trouve que ça, c'est plutôt mal géré... enfin, il faut le dire, la musique du film est d'enfer ! Les chansons collent parfaitement aux scènes et les instrumentales en rajoutent dans l'intensité (comme celle du souvenir, justement).
Il y a bien des scènes live dans "Valse avec Bachir", à la fin. Je ne dirais rien. Mais c'est déchirant. Ça pétrifie. Après avoir vu un pareil témoignage, on se rappellera plus de la guerre au Liban...