Je ne sais pas pour vous, mais je pense que le plan d’ouverture de Vampires est juste une dinguerie cinématographique, un grand moment de tension, une perfection de mise en scène.
Des mecs qui assument leur masculinité qui prennent d’assaut une hacienda perdue dans le désert, occupée par des goules et un chiquito ventru en mode zapatiste. Une attaque de Fort Alamo tendance Sons of Anarchy. James Woods en blouson de cuir, armé d’une arbalète, et sa bande de desperados en mode commando bikers, il lance un seul regard d’approbation à son sidekick génialement interprété par Daniel Baldwin, et ils se mettent à sortir l’artillerie lourde. Tout y passe du treuil moto tracté, sorte de barbecue à vampire super conceptualisé, des lances et autres hallebardes, les gilets de protection en kevlar, et la bande est parée à aller se coltiner du buveur de sang.
Le superbe plan large dans lequel ils avancent vers leur destinée et leur futurs boyaux fumants, sur une musique rock blues, qui sert d'affiche au film, reste à jamais gravé dans ma mémoire cinéphile comme un énorme morceau de bravoure. Je ne sais pas vous, mais moi, les hordes sauvages je kiffe grave.
On s’apprête à entrer dans le 21ème siècle, et big John délivre ce qui à mes yeux demeure le dernier grand film d’horreur de l’histoire du cinéma !... qu’y a-t-il eu d’autre après ça ? Scream date de 1996.
En usant des artifices du western qui se prend au sérieux, la bande de mercenaires qui en ont une grosse ,menée par un James Wood de compétition, un superbe scope dont il demeure un métronome dans son utilisation, on sent l’obsession westernienne…, une gestion du hors-champs hors-pair pour mettre en avant ses moments de tension, Big John délivre un grand film crépusculaire qui mérite d’être réévaluer à sa juste valeur. Les débordements sanguinolents qui s’en suivront rentre dans la catégorie de ses films, avec The Thing peut-être, les plus furieusement gore.
Le boss vampire Valek interprété par le très convaincant Thomas Ian Griffith, autre chose que tous ces vampires lover de pacotille qui jalonne la culture bit-lit, réussit une performance parfaite, opposé au charisme naturel d’un James Wood en mode badass.
De la grosse série B qui s’assume et ne cherche pas à faire dans la gloriole tendancieuse en mode exercice de style.., car oui, il y a une énorme différence entre la série B assumée et l’exercice de style…, le remake pompeux et inutile, ou la grosse artillerie mielleuse politiquement correcte et orientée qui jalonne le cinéma d’aujourd’hui. Pour simplement délivrer le dernier grand morceau de bravoure horrifique vu sur un écran.
Aujourd’hui, malgré son âge avancé, ce grand auteur compose et joue aux jeux vidéos dans la plus totale ignorance de la part de ces abrutis de producteur qui préfèrent nous délivrer du zombie sans âme genre The Walking Dead, la série qui se prend pour du Romero mais qui brasse du vent, du remake sans aucun intérêt ou de mettre en avant la nouvelle tendance genre Jordan Peele ou Ari Aster, c'est-à-dire de la coquille vide qui se voudrait innovante.