Je continue sur ma lancée « carpenterienne » pour ce qui est (et restera très probablement) l'antépénultième film de l'auteur et, osons l'écrire : clairement pas son meilleur. En partie avec « Le Village des damnés », c'est d'ailleurs sans doute celui qui marque le début d'un certain déclin artistique. Ici, pas de discours politique ou de regard vraiment percutant sur l'humanité : avant tout de la bonne grosse bourrinade à base de punchlines aussi basiques que viriles, d'ailleurs de façon tout à fait assumée, sans de donner de grands airs.
En revanche, ce que John Carpenter n'a clairement pas perdu, c'est son efficacité. Que ce soit dans le rythme, les scènes d'action, la façon de mener son récit ou comme toujours le soin profond apporté à l'image, ce dernier conserve une maîtrise indéniable, dans une logique de série B parfois savoureuse, l'énorme prestation de James Woods, toujours dans cette logique très bonhomme, étant un atout indéniable. De plus, même s'il y avait clairement quelque chose de beaucoup plus complexe à faire, cette manière d'aborder la question du vampirisme, sans le moindre romantisme (ou si peu) et en mettant à mal plusieurs passages habituellement obligés du genre (le discours de Jack à ce propos est un excellent moment).
Bref, s'il sera difficile de voir ici le film le plus personnel et encore moins le plus critique des titres de son auteur, « Vampires » demeure un divertissement efficace, abusant un peu de sa dimension « bad ass » (ce qui n'empêche pas de s'en réjouir à certains moments), mais très fréquentable le temps d'une soirée sans prise de tête.