C'est typique du cinéma français, prendre un personnage célèbre et réaliser un biopic à travers le prisme de sa pseudo-relation amoureuse avec une jeune innocente de 20 ans sa cadette. Historiette complètement inventée qui plus est (jusqu'à ce que je trouve une preuve du contraire, ce que je n'ai pas réussi à faire pour le moment). En quelques mots : on s'en fout.
Plus sérieusement Pialat fait le choix de relater les deux derniers mois de la vie de Van Gogh, choix grandement discutable car celui-ci a eu une vie certes courte mais bien remplie. Il a été brièvement marchand d'art, pasteur auprès des ouvriers du charbon belges, a voyagé en France pendant des années, notamment à Arles où il a peint ses plus belles toiles. Comment le spectateur peut prétendre connaitre l'artiste après avoir vu ce film où l'on apprend pas grand chose.
Fort heureusement Pialat ne rate pas tout, il dresse le portrait touchant d'un artiste mélancolique, associable et lunatique. Dutronc est génial dans le rôle du peintre nihiliste. Et heureusement car ses petits camarades pédalent dans la semoule. Alexandra London est insipide, Gérard Séty transparent, Bernard LeCoq un peu plus crédible. Autre point positif la relation tumultueuse des frères Van Gogh est intelligemment retranscrite. La séquence où Vincent rend visite à son frère Théo est la plus intéressante du film car c'est sans doute celle qui nous permet de mieux cerner le personnage. La plupart des autres scènes sont trop longues et inutiles. Voila ce qui arrive quand Pialat veut faire un film de plus de deux heures.