Un réalisateur plein de promesses
Vandal est un film impressionniste qui parle du graff, mais pas seulement. Habile et ambitieux, le premier long métrage d'Hélier Cisterne surprend par sa matière et les nuances qu'il déploie.
Récit initiatique d'un adolescent un peu en marge, un peu gauche, découvrant auprès de son cousin la culture du graff, Vandal réussit à déjouer les clichés sociaux en privilégiant l'action, la sensation, la vie brute.
Le film avance crescendo. Si le prologue est un peu laborieux, les premiers pas de Chérif dans sa nouvelle vie [hébergé chez son oncle et sa tante, retrouvant son père] un peu hésitants, les dialogues pas toujours justes, le film finit par se construire et se densifier au fur et à mesure qu'il progresse. La dernière partie est alors particulièrement réussie, une scène clé nous renvoyant même l'écho lointain de Paranoid Park.
Les images nocturnes sont soignées, la caméra mouvante mais subtile, la BO élégante. La passion du graff se cultive en secret, chaque expédition relevant du commando. Révélateur et vecteur de rébellion, le graff accompagne ici l'adolescence et ses cheminements.
Porté par Zinedine Benchenine composant un personnage particulièrement attachant, lui-même secondé par un casting homogène et solide, Emile Berling à la dualité subtile, Chloé Lecerf très juste, Jean-Marc Barr, Marina Foïs ou Ramzy au diapason, Vandal révèle un cinéaste prometteur. Voir alors Katell Quillévéré [la talentueuse réalisatrice de Suzanne] au générique ne fait que renforcer l'intérêt que l'on aura à suivre Hélier Cisterne.