Il m’arrive de garder un film dans un placard pendant plusieurs semaines, mois, années. Les raisons sont nombreuses, trop pour être énumérées ici, retenez qu’il s’agit souvent d’une question d’état d’esprit mais c’est aussi et parfois juste le temps qu’il faut pour les voir, right time, right place. D’autres fois, c’est juste un trou de balle qui en a trop fait et à qui j’ai juste envie de mettre un vent. Le plus récent en date, c’est Vanishing Waves, deux ou trois ans de placard. J’aimais bien l’affiche, j’aimais bien le titre. Surtout le titre en fait. Alors qu’on utilise plus communément gone ou disappear pour signifier la même chose, Je trouve que vanish à vraiment plus d’impact, plus de classe aussi. Bref, arrive ce jour où je me décide enfin et là, le film me bluffe. Classique. Du coup, un peu pour me faire pardonner de l’avoir laissé pourrir comme on oublierait un élève avec un bonnet d’âne dans le coin d’une classe pendant les grandes vacances, j’ai décidé de lui faire sa pub sur quelques lignes.


On est proche, je dis bien proche, pas au niveau du torse non plus mais certainement plus haut que la cheville, disons proche de la ceinture d’un Nicolas Winding Refn. Même si pour ma part, je ne suis pas en accord avec toute sa filmo, je me dois de reconnaître qu’à travers son traitement de l’image, le bonhomme a du talent. La femme qui réalise ce métrage en a aussi. Très sonore et très visuel, le film est léché de bout en bout. L’impression de maitrise au niveau de l’esthétique et de la mise en scène et de la photographie est grande. Jusqu’à dans le moindre flou, rares sont les plans qui ne sont pas parfaits. Et un contemplatif jamais gratuit. Et une créativité à tomber, littéralement, mort. Malheureusement ou heureusement, selon le coté duquel on se place, le film reste plus accessible, voir plus prévisible que ceux de Refn et ma comparaison n’ira donc pas plus loin.


Si c’est beau comme un clip de Radiohead, le métrage n’est pas uniquement visuel. Le film relate l’expérience d’un échange de données entre deux cerveaux mais est surtout centré sur la « relation » entre les deux cerveaux et au fil des différents transferts, le fond s’empreint lui aussi d’une certaine beauté, à la limite d’un foutu mystique. Maintenant j’avoue que la probabilité que cette histoire d’échange soit plausible ou pas me passe au dessus de la tête alors que oui, d’habitude j’suis le premier à rager dès qu’un sale truc me saute aux yeux. Mea culpa Interstellar inside. Nan, j’déconne. Sérieusement, le fantastique de Vanishing Waves fonctionne et m’a bercé. Le dernier quart d’heure est simplement puissant, mes respects à cette Kristina Buozyte.

Bert_Veilleux
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le 13 juin 2017

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