Entre chronique sociale et thriller oppressant, un premier film remarquable, bien qu'un peu frustrant car limité dans ses intentions, et redondant sur le plan narratif.
"Vaurien" bénéficie de la prestation impressionnante de Pierre Deladonchamps dans la peau de ce marginal charmeur et démerdard, aux intentions plus que troubles. Le comédien exprime admirablement cette profonde ambivalence, entouré de jeunes acteurs méconnus parmi lesquels on a plaisir à recroiser la pulpeuse et naturelle Ophélie Bau ("Mektoub, my love").
La mise en scène de Peter Dourountzis laisse la violence hors-champ, ce qui n'empêche pas le spectateur de ressentir un profond malaise.
L'univers des marginaux est décrit avec justesse (les squats, les chantiers, la débrouille...).
On regrettera seulement que "Vaurien" finisse par tourner un peu en rond, en dépit de sa courte durée.