Dan Gilroy s’était attaqué férocement au petit monde de l’info-divertissement dans Night Call. Cette fois, c’est au monde de l’art contemporain (et dans une moindre mesure, de la critique) d’en prendre pour son grade.
Cela passe d’abord par la présentation d’un aréopage de personnages aussi imbus d’eux-même que prétentieux : un célèbre critique capable de faire et défaire la carrière des artistes (l’excellent Jake Gyllenhall), une gérante cynique de galerie d’art (Rene Russo), une conservatrice prête à tout pour voler de ses propres ailes (Toni Collette), et Josephina, jeune assistante aux dents longues, dont l’ambition est son principal danger (Zawe Ashton).
Cette assemblée, aussi sûre d’elle soit-elle, sera perturbée par sa rencontre avec les oeuvres hypnotisantes d’un illustre inconnu, découverte par hasard. Naîtra alors un véritable jeu de massacres.
On retrouve le ton singulier entre la satire, l’horreur et le fantastique qu’il y avait déjà dans Night Call de Dan Gilroy. Derrière le côté très caricatural des protagonistes, utilisé pour grossir la satire, la violence du long-métrage, ainsi que son humour noir, permet de renforcer le malaise chez son spectateur. C’est grinçant et au final plaisant, malgré l’aspect inégal du long-métrage, qui a malgré tout quelques longueurs et explore des pistes avant de les abandonner.