Vous l'attendiez (ou pas) : ça y est, le DTV avec Nicolas Cage est de retour !! Et j'avoue que celui-ci m'intriguait encore plus que les autres. Comment un roman de la grande Joyce Carol Oates peut-il se retrouver adapté pour une production aussi peu ambitieuse, destiné dans la plupart des pays à une sortie sans passer par la case cinéma ? J'ai un (logique) début de réponse : apparemment le projet a changé de mains au fil des années pour se retrouver très fortement revu à la baisse niveau potentiel. Bref.
C'est donc un DTV avec Nico, niveau visuel et surtout mise en scène, pas grand-chose à retenir tant les titres se ressemblent tous plus ou moins. C'est donc sur le scénario qu'il faut se concentrer et là, il y a plus de choses à dire. D'abord, je trouve qu'on est quand même la plupart du temps dans une histoire de viol et de procès pas hyper-originale dans sa construction, la débilité profonde des agresseurs ajoutant au manichéisme et à l'ambiguïté du discours ambiant, où l'on peut, heureusement, compter sur la présence d'un bon Don Johnson en Jacques Vergès local pour donner un peu de corps à tout ça.
Le récit est également souvent mal équilibré : l'absence-présence de Cage aurait pu être intéressante, mais il eut alors fallu revoir l'intégralité du montage tant celui-ci est bancal, notamment lors de cette longue mise en place ne débouchant pas sur grand-chose. Pourtant, et même si je l'ai trouvé un peu longuet, je ne jette pas tout dans cette « Vengeance ». J'ai beau continuer à trouver peu crédible cette
cabale d'un policier pour une femme
avec qui il a partagé un verre une fois (amour secret ? Même douleur pour un être cher perdu ? Mouais), je la trouve quand même bien efficace dans sa brutalité. Sincèrement, rien que pour cet
assassinat ayant la froideur d'une exécution sur le parking,
le film mériterait presque le coup d'œil. Les autres
meurtres
sont moins marquants, mais gardent une certaine efficacité.
Et puis, sans que je vous dire exactement pourquoi, il baigne une atmosphère assez étrange, que ce soit certains plans, le personnage assez intéressant de Bethie, fille de la victime, échappant à certaines conventions d'une œuvre pour le reste assez banale voire douteuse, où Nicolas Cage semble de plus en plus détaché de ce qu'il joue, tout en gardant une forme d'aura intrigante. Pas bon, donc, loin de là, mais disons que si vous cherchez un ou deux titres regardables avec l'acteur de « Lord of War » post-2010, celui-ci peut éventuellement être envisagé. J'ai bien écrit « regardable »...