Absolument toutes les scènes de ce troisième film de la saga Venom ressemblent à une blague douteuse. Qu'on pense à Venom qui chante (massacre) Space Oddity pendant trois (infernalement longues) minutes, accompagné à la gratte par Captain Fantastic et son gamin qui s'appelle Feuille ("Kamoulox ?"), à Venom qui dit "Il ne faut surtout pas se transformer, sinon on va tous mourir" et qui le fait deux secondes après juste pour pouvoir danser le disco sur du ABBA ("Kamoulox... encore ?"), au final bordélique qui oppose un arc-en-ciel de Venoms (ambiance Power Rangers) à un mélange d'une bestiole de Starship Troopers et d'un destructeur à documents ("Kamou... oh et puis zut."), il n'y a pas une scène qui ne fait pas rire nerveusement. Tom Hardy n'en peut plus, et n'attend que de claquer la porte de chez Sony, les vannes sont destinées à des gamins de 6 ans (les dialogues sont accablants de puérilité), et il y a deux histoires en même temps (la cavale de Venom/Eddy, et les recherches scientifiques de l'armée en plein désert) dont on saute de l'une à l'autre sans logique (le montage est chaotique, l'action de Venom est souvent bouffée par des scènes de ce qu'il se passe "de l'autre côté", c'est à dire pas grand chose chez les scientifiques qui regardent leurs aquariums de gelées colorées et disent en boucle "Oh, il va se passer quelque chose. Bientôt."... C'est super, mais est-ce que le scénario peut nous faire revenir vers eux à ce moment-là ? Non parce qu'on s'ennuie sévèrement, en attendant). Et si l'on réfléchit deux secondes à l'intrigue en sortant du cinéma, on s'aperçoit que ça n'est également qu'une suite de "chut, c'est magique" auquel on n'a rien compris. Admettons qu'on nous sorte du chapeau cette histoire de clé qui "pousse" quand le symbiote sauve son porteur, et qui pourrait libérer un mec assis qui regarde continuellement ses pieds (on doute même que cette personne a un visage) dans une autre réalité, et qui est un danger pour les symbiotes car il est leur créateur et aussi le créateur de leurs prédateurs (les Starship-destructeurs de A4). Admettons (ça fait déjà beaucoup de suspension d'incrédulité). Mais pourquoi se manifeste-t-il trois plombes après ledit sauvetage d'Eddy qui a créé cette clé ? Et pourquoi nous parle-t-on de ce gars, d'ailleurs, puisque le danger ce sont ses créatures ? Il va faire quoi, de pire, qu'il n'a pas déjà fait ? Toutes les informations à son sujet ne nous servent finalement à rien dans ce film (on ne nous l'aurait pas mentionné, le film était le même). À l'inverse, dès que l'exposition insiste lourdement sur la seule option pour détruire la clé (on ne va pas vous spoiler), on comprend toute la fin, à 10 minutes du début du film, et à aucun moment le scénario ne nous donne l'occasion de douter de cette fin. Alors on attend, on se coltine Venom-poisson, Venom-grenouille, Venom-cheval (ça fera vendre les jouets pour Noël, aucune autre fonction dans le scénario), on se coltine la famille de Captain Fantastic dont la présence reste un mystère (ils servaient à quoi, au juste ? À part à faire 3 minutes de massacre musical, évidemment), et on est bien content que ça se termine enfin. Et vu le jeu d'acteur automatique de Tom Hardy, et ses interviews peu flatteurs sur ce rôle, on n'aura pas à subir un 4 (hallelujah). Ce troisième opus de la saga Venom s'adresse donc uniquement aux gamins en mal de jouets pour Noël, et les "7 ans et plus" peuvent entamer une bonne sieste salvatrice en attendant les 15 min (interminables) de générique de fin (tout ça pour voir

le barman - Dany Rojas de la série Ted Lasso, les vrais savent - courir et un cafard s'approcher d'une ampoule électrique.

De rien.). Un peu comme le récapitulatif des scènes de ce film qu'on voit à la fin (alors qu'on vient de les voir à l'instant, on insiste pour que vous saisissiez le côté lunaire de cette fin), ce Venom 3 nous surprend constamment par ses choix à côté de la plaque. Fuyez, ou vous finirez la séance comme le mec qui regarde ses pieds.

Aude_L
2
Écrit par

Créée

il y a 6 jours

Critique lue 3 fois

1 j'aime

Aude_L

Écrit par

Critique lue 3 fois

1

D'autres avis sur Venom: The Last Dance

Venom: The Last Dance
namassepasmousse
7

Pourquoi pas !

Peut être pas le meilleur des trois, mais bien plus regardable que les derniers Marvel produit par Disney qui sont simplement honteux. Les films Sony se font dégommer à chaques sortie mais qui ne...

le 26 oct. 2024

5 j'aime

Venom: The Last Dance
FloYuki
2

Venom aura été souillé jusqu'au bout. Un autre film du Sony-verse à oublier (très rapidement).

Ma critique vidéo sur Venom: The Last DanceIl fut un temps en 2018 où Sony s’est dit qu’ils allaient faire un film sur Venom, un des pires ennemis de Spider-Man mais sans Spider-Man. Bon, le choix...

le 3 nov. 2024

3 j'aime

Venom: The Last Dance
Selenie
4

Critique de Venom: The Last Dance par Selenie

On constate que le duo ne se réinvente pas avec un Eddie toujours aussi apeuré ou victimisé, et un Venom toujours aussi vulgaire. Les gags s'avèrent donc encore moins efficaces et redondants. Mais le...

le 31 oct. 2024

3 j'aime

Du même critique

The French Dispatch
Aude_L
7

Un tapis rouge démentiel

Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...

le 29 juil. 2021

49 j'aime

Mulholland Drive
Aude_L
5

Tout le monde adore...sauf moi (snif).

Certes, David Lynch a un style bien à lui et reconnaissable entre mille, mais il faut l'aimer, si l'on veut s'extasier devant Mullholland Drive. Subjectivement, on n'y a rien compris, si ce n'est...

le 9 oct. 2021

41 j'aime

Dogman
Aude_L
8

Besson a lâché les chiens !

Caleb Landry Jones est vraiment stupéfiant, nous ayant tour à tour fait peur, pitié, pleurer (l'interprétation d’Édith Piaf en clair-obscur, transcendée, avec un montage si passionné, on ne pouvait...

le 18 sept. 2023

40 j'aime