Avant dernier film d'un monument qui commence à laisser apparaitre ses fissures, Verdict est un thriller judiciaire à la française, dans le plus mauvais sens du terme, c'est à dire mou. Difficile de rendre vivant un film qui se déroule essentiellement dans un tribunal, entre témoignage accablant mais monotone, et débat courtois sans un mot plus haut que l'autre.
Mais mou ne veut pas forcément dire inintéressant. Lors de ce procès le jeune Leoni est jugé pour une accusation de viol et de meurtre. Sa culpabilité ne semble faire aucun doute, mais sa mère n'est pas de cet avis. La famille c'est sacrée, surtout chez les corses. Elle va tout mettre en œuvre pour faire acquitter son fils, jusqu'à faire pression sur le juge, et corrompre des témoins. André Cayatte a le mérite de soulever plusieurs questions intéressantes avec cette histoire. Jusqu'à quel point est-on prêt à aller pour sauver son fils? Qu'est-ce qu'une conviction, et par quoi est-elle conditionnée? Enfin, entre les lignes se dissimule le débat sur l'abolition de la peine de mort.
Des questions traitées trop partiellement, qui aurait méritées des débats plus captivant. Finalement Cayatte ne fait que montrer que le système judiciaire ne fonctionne pas. Il peut être magouiller à volonté, art dans lequel les corses sont passés maitres, du moins c'est l'idée que véhicule ce film.
Si dans la dernière demi-heure la tension s'accroit c'est surtout grâce à un duo d'acteur Gabin-Loren qui maitrisent bien leur rôles. Gabin dans un rôle tout en retenu se montre assez juste, Sophia Loren est plus expansive mais convaincante également. Un film plutôt intéressant mais largement dispensable