Un Cayatte de la dernière période, une fois de plus sur le terrain judiciaire, où il est question cette fois de vilipender l'article 353 concernant l'intime conviction des jurés.
Ce que j'ai apprécié, c'est que pour soutenir son raisonnement, Cayatte construit un scénario de polar judiciaire assez captivant, non dénué de rebondissements, qui permet de dépasser le film-dossier un peu chiant. De fait, malgré un rythme un peu mollasson et la noirceur ambiante, on ne s'ennuie jamais devant "Verdict".
En revanche, le réalisateur-scénariste joue sans doute certaines cartes un peu trop tôt, avec une première demi-heure très prenante, que la suite du récit un brin linéaire ne parviendra jamais à égaler en matière d'intensité.
On pourra également regretter quelques invraisemblances, ainsi qu'une interprétation inégale (cf l'accusé, joué par le médiocre Michel Albertini).
Par ailleurs, ce personnage de juge intègre, écartelé entre son devoir et sa vie privée, constitue l'avant-dernier rôle de Jean Gabin, affaibli mais plutôt convaincant dans son face à face de prestige avec Sophia Loren.
A noter enfin l'omniprésence du sexe dans cette société de 1974, aspect que Cayatte semble dénoncer, et dont il s'amuse dans la scène où un couple échangiste aborde Gabin et Loren.