Le fils d'un truand décédé se retrouve en cours d'assises car il aurait tué la fille d'un professeur. Le président de la cour assiste à cette dernière affaire avant sa retraite, mais son épouse est enlevée par la mère de l'accusé, qui souhaite son acquittement.
Le verdict est parfaitement dans le sens de la filmographie d'André Cayatte, à savoir démêler les rouages de la justice, et l'application de l'article 353 du code de procédure pénale qui traite de l'intime conviction. Il faut avouer que la première demi-heure est passionnante avec le flash-back qui montre bien que ce fils, joué par Michel Albertini, vivait sous le joug de sa mère, ce qui le ridiculisait aux yeux de sa copine du moment qui le provoque avec des habits portés par sa mère : fou de rage, il va lui donner une gifle qui va la faire cogner sur le lavabo et la tuer net. Mais malgré ça, pour sauver sa femme, le président Gabin va devoir faire pencher la balance du côté de l'accusé pour récupérer sa femme gravement malade par ailleurs. Ce qui étonne un peu est l'état du pauvre Jean Gabin, avec son air amaigri, sa fatigue apparente où les pas semblent comptés, mais qui assure tout de même le show de par sa voix caverneuse. Dommage que la confrontation entre guillemets avec Sophia Loren ne provoque pas les étincelles qu'on pourrait attendre, tant celle-ci en fait des caisses dans le rôle de la mamma possessive, pour qui son garçon de 19 ans est presque encore son bébé.
Un bon point aussi pour la musique composée par Louiguy qui ajoute à cette ambiance pesante.
Verdict est un film intéressant par la force son sujet,du côté amoral que doit jouer Gabin pour sauver sa femme, à l'encontre de ses convictions, mais ça n'est pas la mise en scène d'André Cayatte qui provoquera le moindre frisson tant celle-ci ressemble à de l'ORTF ; champ/contre-champ, avec le seul plan final qui donne des frissons.