Premier film du réalisateur Sébastien Vaniček Vermines est un film d’horreur qui se déroule dans l’univers de la banlieue française. Peureux devant l’éternel, le dernier film vu du genre m’a fait éteindre mon téléviseur après 10 minutes de film, il s’agissait d’Invisible man… bravant toutes mes craintes je me suis rendu au cinéma sur les conseils administrés par Adrien Ménielle et Florent Bernard (co-scénariste du film) dans l’excellente émission le Floodcast.
Kaleb (Théo Christine) vit dans une tour d'habitation de la cité des Arènes de Picasso à Noisy-le-Grand. Passionné d'animaux exotiques, il fait l'acquisition d'une araignée venimeuse qui va échapper à sa vigilance et propager son espèce dans tout l'immeuble.
Les premières minutes du film plantent habilement le décor de la vie du bâtiment. La vétusté des parties communes est particulièrement bien transcrite, bon terrain de jeu pour les futures péripéties des personnages assez caricaturaux mais sympathiques.
Mais rapidement de trop nombreux thèmes sont abordés pour n’être jamais vraiment traités par le film (relation frère-sœur, perte d’un parent, brouille avec un ami, sortie de la délinquance) noyé dans une allégorie sociétale sur le traitement des banlieusards par les forces de l’ordre. Les personnages sur réagissent en permanence pour créer de l’enjeu mais rien y fait.
Le film a réussi la prouesse de ne pas me faire peur et même de m’ennuyer. Trop prévisible, les jump scare ne font pas sursauter et le décorum sera finalement utilisé de manière caricaturale et sans inventivité. Les règles du jeu ne sont pas claires car les araignées ne réagissent pas de la même manière au fil de l’histoire.
On sent que Sébastien Vaniček aurait aimé faire la Haine version horrifique mais ne fait qu’osciller entre film sociétal et film de série B sans jamais faire son choix.
Malgré un début prometteur ce film m’a déçu. Peu impliqué dans le récit du fait de ses incohérences et de mon manque d’attachement aux personnages, je suis globalement resté indifférent, réveillé par de bonnes séquences de rap français (de Benjamin Epps à Hamza) et quelques jolis gros plans sur des araignées dressées pour l’occasion.