Aux côtés de Vincent doit mourir et du Règne animal, Vermines témoigne d'une nouvelle vitalité du cinéma de genre français à dimension sociale. Le métrage débute comme un film de Kechiche après une introduction musclée, l'ancrage dans le réel imposant d'emblée des personnages authentiques. Le basculement dans le genre n'en sera que plus tétanisant, tant pour une fois ces derniers s'éloignent des stéréotypes sacrificiels tendance slasher movie. Bénéficiant d'une montée en tension crescendo incroyablement maîtrisée, le premier film de Sébastien Vanicek intègre directement les éléments allégoriques de son récit à sa mise en scène. En témoignent ces décors délabrés, qui bien loin de protéger leurs hôtes en favorisent au contraire l'annihilation. Le film réalise par là-même un remarquable doublé : il n'oublie jamais son statut de pur divertissement tout en ne manquant pas d'interpeller continuellement. De toutes les tentatives françaises susmentionnées, Vermines est certainement la plus aboutie et la plus impactante.