Le film commence avec le photographe et ses deux chevaux trimbalant son attirail dans un beau paysage marécageux et embrumé du Mexique. Et puis il ne se passe rien.
Introduction très lente des enjeux du film, allers et venues du paysan mexicain et alternance du rythme jour nuit ne rendent pas ce début de film très dynamique.
On ne sait pas très bien où tout ca va nous mener jusqu'à ce qu'on rencontre le photographe (mais peut être réalisateur ?) américain qui met en scène la guerre, introduit par un super traveling puis un plan qui semble figé pendant quelque secondes avant de dévoiler la supercherie.
Par contraste avec la fausseté du photographe rival, on est tenté de prendre le parti de notre photographe français, avant de se rappeler que s'il ne fabrique pas des images de guerre il est quand même sacrément et maladivement obsédée par elle. D'ailleurs la suite du film viendra réhabitilier notre yankee en faisant un parallèle entre lui et notre protagoniste qui tout deux écrivent à leurs épouses. L'américain est tout enjoué, tout amoureux de sa femme, plus joyeux que notre protagoniste ce qui s'expliquera par la suite.
En parlant de femmes, ce film n'en montre pas beaucoup. On a bien sûr droit à une visite en maison close où toutes les pensionnaires gloussent et prennent la pause en compagnie du colon !
L'autre femme du film ce sera la victime des français. Après un plan fixe dévoilant le charnier, ce sera sur elle que la caméra se fixera nous montrant son agonie.
Et puis finalement la femme de notre photographe, d'abord de dos lors d'une scène d'hallucination puis en photo.
Si l'expédition de notre photographe a

SPOILER

pour cause un besoin de faire le deuil de son fils, on ne peut qu'imaginer le désaroi de la mère et de l'épouse laissée à Paris qui se retrouve désormais veuve en plus d'avoir perdu son fils.

Le parcours de notre héros apparait donc assez vide de sens, la révélation qui lui est faite relevant de la découverte que la "guerre c'est mal" et "cultiver l'amitié c'est mieux". Wow.
Le film se termine sur le personnage du paysan mexicain qui m'a désagréablement rappelé La révolution de Leone, avec un échange entre le révolutionnaire et le sage qui sait que tout ce conflit n'a aucune espèce d'importance. Malgré tout le moment est beau, ce personnage finissant par photographier son ami dans la fosse avec les autres combattants.

Sur le plan esthétique je note que le réalisateur fait quelques plans qui n'ont pas trop d'intérêts du point de vue de la narration comme cette longue séquence bien réalisée qui surplombe le champ de bataille. Je n'aime pas du tout la scène iréelle du gros appareil photo qui explose alors que je suis charmée par les gros yeux rouges (assez artificiels) qui guettent le photographe.
Par contre il faut noter une très belle mise en scène sur ce qui touche aux plans fixes.
Malgré que je déteste ce genre de scène de bordel, la prise de la photographie avec ces personnages qui se figent petit à petit est magnifique et la scène introduisant la mise en scène de bataille est très bien réalisée.
Cependant ces trouvailles ne permettent pas de combler le rythme du film ni son scénario déjà vu 1000 fois, dans lequel les garçons découvrent effarés que la guerre est moche et inutile !

Porteuse
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le 30 mai 2021

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