Dans "Very bad dads",sorti deux ans auparavant,on suivait la rivalité entre Brad et Dusty.Le premier avait épousé Sara,l'ex du second,et les deux zigs se disputaient l'éducation de Megan et Dylan,les enfants de Sara et Dusty.Mais à la fin tout s'arrangeait,les pères avaient trouvé leur place,délimité leurs territoires respectifs et étaient devenus copains comme cochons.Là,Noël approche et cette belle entente risque d'être remise en question.En effet,toute la famille recomposée part en villégiature dans un chalet à la montagne mais la présence des pères de Brad et Dusty va foutre un peu la zone.Le premier film,flirtant à la limite de la frontière entre niaiserie familiale et humour destroy,s'en sortait de justesse mais celui-ci se situe un bon cran au-dessus grâce à la présence des papys,complètement allumés,qui multiplient par deux le potentiel comique de cette suite.Hormis dans le final qui,comédie hollywoodienne oblige,sombre dans l'étalage de guimauve,les mamours,les réconciliations et les grandes déclarations devant la foule enthousiaste,l'oeuvre se révèle d'une drôlerie insolente.Toute la troupe du premier opus a répondu à l'appel,qu'il s'agisse du réalisateur-scénariste-producteur Sean Anders,des coscénaristes John Morris et Brian Burns,de l'opérateur Julio Macat,du musicien Michael Andrews,des producteurs exécutifs Will Ferrell et Adam McKay ,rejoints pour l'occasion par Mark Wahlberg,et bien sûr des comédiens Ferrell, Wahlberg,Linda Cardellini,Scarlett Estevez,Owen Vaccaro,Alessandra Ambrosio et John Cena.Ca n'arrête pas,les gags s'enchaînent à une cadence soutenue,les vannes fusent constamment,et chaque scène recèle son lot de plaisanteries douteuses et déplacées,de situations burlesques déjantées et de personnages à côté de la plaque.Le mauvais esprit règne et ça flingue à tout va,d'une chasse au dindon mémorable à une bagarre dans une chambre d'hosto en passant par un tronçonnage de sapin hilarant,avec en fil rouge les maladresses continuelles de Brad qui provoquent des catastrophes en chaîne.Les gosses sont pris en otages par des adultes,pères et grand-pères totalement cinglés,qui se livrent auprès d'eux à une féroce lutte d'influence qui plombe sérieusement la bonne ambiance de Noël.Le principal artisan du foutoir est Kurt,le papa de Dusty,qui est l'archétype du macho viril,cynique,coureur de jupons et grognon.Ecoeuré par l'atmosphère dégoulinante de gentillesse entretenue par Brad et son père Don,un crétin bavard et débordant d'affection,il fait tout pour saboter leurs relations avec Dusty,qu'il estime idiotes.Le film dévoile des héros qui ont largement hérité des caractères de leurs paternels mais qui sont parvenus à dépasser leurs différences,ce que l'histoire remet en question.Surtout que le musclé Kurt et le neuneu Don n'ont pas du tout la même façon de conseiller leurs petits-enfants,ce qui va raviver la guéguerre entre Brad et Dusty.Ce film,comme le précédent,aborde d'ailleurs un sujet intéressant,celui de la difficulté pour des parents,généralement des pères,dépourvus du droit de garde et contraints d'abandonner une bonne partie de l'éducation de leurs mômes à quelqu'un d'autre,a fortiori si cette autre personne a une manière de penser et d'agir très différente de celles du parent biologique.La famille recomposée,décrite comme idyllique,ne fonctionne pas forcément si bien que ça.Les comédiens sont au top et tous les personnages,beaucoup plus que dans le premier opus essentiellement centré sur Brad et Dusty,ont de l'espace pour exister et sont utiles à la narration,y compris les enfants.Le duo formé par Ferrell et Wahlberg,l'auguste et le clown blanc,est parfaitement huilé.Leurs darons sont incarnés par deux pointures de choc,Mel Gibson et John Lithgow qui,chacun dans leur registre du ravi de la crèche vivante et du baroudeur irresponsable,font des étincelles et apportent la plus-value qui fait décoller le film.Il y a à la fin un caméo bizarre qui par contre ne sert à rien,celui de Chesley Sullenberger,un pilote d'avion qui s'était rendu célèbre en 2009 en faisant atterrir sur l'Hudson un Airbus A320 en difficulté,exploit ayant inspiré le "Sully" de Clint Eastwood en 2016.