J'avoue que j'ai peu hésité à regarder cette suite : non pas que le premier était une grande réussite, loin s'en faut, mais la simple présence de Mel Gibson et John Lithgow dans le rôle des pères respectifs de nos héros ne pouvait que retenir mon attention, étant un inconditionnel des deux hommes depuis de longues années. Et il ne faut pas s'y tromper : c'est clairement l'intérêt majeur (qui a dit le seul??) de cette suite pas désagréable mais très inégale, où Will Ferrell et Mark Wahlberg, corrects dans leur registre respectif, sont presque complètement supplantés par leurs paternels : question de scénario, bien sûr, cherchant clairement à valoriser ces deux personnages, mais, je crois, surtout, de talent...
Quelques scènes amusantes
(je pense surtout à celle où Ferrell explique à son beau-fils que de toute façon, ils étaient condamnés à être des losers et qu'ils ne pouvaient rien y faire, provoquant la stupéfaction de Wahlberg),
notamment certaines répliques bien balancées et toujours quelques idées typiquement américaines assez bien trouvées (le faux film avec Liam Neeson!), mais aussi des passages plus laborieux, l'ensemble ne se révélant vraiment pas si drôle. Alors oui, un peu de mauvais esprit jusqu'au bout, mais même si l'on pouvait s'attendre à pire, les bons sentiments ne sont jamais bien loin, le résultat apparaissant souvent étonnamment fade, loin de la folie espérée.
Pourtant, il y a de rares moments où la comédie parvient à susciter un certain malaise, une étrangeté qu'il aurait été intéressante de développer
(le passage sur scène de Lithgow l'amenant à jouer une situation qui l'embarrasse profondément est assez dingue),
toutefois trop furtifs pour réellement inverser la tendance. Pas tout à fait la comédie lambda que l'on pouvait craindre, donc. Mais pas non plus celle vraiment inattendue qu'elle semble vouloir parfois être. Avec, quand même (et un peu par défaut), une légère préférence pour ce second volet, casting oblige...