Conte dystopique truculent d'idées de mise en scène, Vesper restera à coup sûr en mémoire dans ce palmarès pourtant bien qualitatif du NIFFF 2022.
Coproduction entre la Lituanie, la France et la Belgique, il narre l'histoire d'une gamine de 13 ans qui se démène pour survivre sur une Terre où les écosystèmes se sont effondrés. Petit bijou d'orfèvrerie, hurlant son amour pour le Cronenberg de Videodrome, le Festin nu ou encore eXistenZ, et ses trouvailles mi-organiques mi-machine. Peut-être même qu'il y aurait un bout de Titane là-dedans, l'humanité en plus.
Car même si le conte est cruel, on est loin du récit chirurgical de Ducournau. Ici l'attachement au personnages est immédiat et les relations sont travaillées, et on alternera entre des passages planants, contemplatifs, débordant d'étranges apparitions biologiques (un peu à la Alien Worlds), et des scènes de pure tension notamment cristallisées par un antagoniste bien campé.
Si le film se perd parfois dans quelques longueurs et accuse d'un ventre mou dans sa deuxième moitié, il pourra toujours compter sur sa photographie splendide et le jeu de ses acteurs (les gamins en tête) pour nous le faire oublier.
Bref, une très belle surprise !