Vesper Chronicles fait partie de ces films d'anticipation qui sortent de l'ordinaire, et par là je veux dire de la façon hollywodienne d'envisager les futurs, souvent propres et technologiques.
Ici tout est présenté de façon extrêmement réaliste, tant au niveau de l'ambiance que des couleurs. C'est glauque, sombre et désespérant.
L'humanité a continué de jouer avec son environnement sans en mesurer les conséquences. Résultat : mortalité monstrueuse de la vie, qu'elle soit végétale, animale ou humaine. Dans ce charnier boueux qu'est devenue la Terre, quelques citadelles aseptisées maintiennnent dans un certain confort quelques rares élites (un concept s-f on ne peut plus classique pour le coup). Pour les survivants qui errent encore au dehors, c'est la lutte pour la survie au quotidien. Pas de cadeau, il faut se débrouiller. Vesper, jeune héroïne de ce récit, semble posséder des aptitudes étonnantes en termes de connaissances scientifiques (on ne saura pas comment elle maîtrise un tel bagage). Ce sur quoi elle travaille pourrait semer l'espoir... mais dans ce monde impitoyable, il est bien ténu et tout peut basculer à chaque instant.
L'intrigue est tendue, intimiste et le spectateur se trouve toujours sur le fil, anticipant les ennuis qui ne manqueront pas de s'abattre sur la jeune femme. Les images sont parfois belles, en dépit de leur réalisme cruel, et les effets numériques parfaitement intégrés dans ce monde cauchemardesque où les arbres et autre plantes mutantes risquent de vous provoquer des rêves agités.
Le futur décrit dans cette oeuvre est selon moi un de nos avenirs possibles et il ne manquera pas de nourir l'anxiété climatique qui se développe dans nos pays chez celles et ceux qui sont un minimum réalistes sur l'état de l'humanité. Il faut donc en être informé avant de s'immerger dans cette hsitoire anxiogène. Une graine d'espoir est cependant semée dans ce récit. Pour ma part, elle est bien ténue et je me suis surpris, en sortant du cinéma avec le moral en berne, à trouver que mes contemporains ne semblaient vraiment pas se rendre compte de ce qui était déjà en train de leur tomber sur le coin de la tronche.
C'est donc une sacrée claque visuelle et de bien mauvais augure, mais tellement réaliste, comme la claque magistrale que l'humanité va se prendre dans très peu de temps.
L'avenir nous attend... et c'est un requiem.